Vignobles

De Biodivers
Aller à : navigation, rechercher


8.1.6 Rebberg 191126 035 96 dpi.jpg
Les vignobles peuvent avoir une très grande valeur écologique.
Texte Association biodivers
Review Christian Wiskemann
Mathias Villiger
Traduction Eva Inderwildi
Publication Octobre 2022




Synthèse

Synthèse Vignobles – l'essentiel en bref
Qu’est-ce qui rend un vignoble précieux pour la biodiversité ?
  • Une grande diversité et de grandes surfaces de différents éléments d’habitat tels que les haies, les prairies maigres et les murs en pierres sèches.
  • Les terrasses offrent de nombreuses structures.
  • La couverture végétale du sol devrait être d’environ 50%. Les oiseaux en profitent particulièrement.
  • Une offre continue en fleurs comme source de nourriture pour les animaux.
  • La présence d’espèces rares telles que les géophytes fleurissant au printemps.
  • Le renoncement à l’utilisation de produits phytosanitaires. S’ils sont utilisés, ils doivent l'être avec ménagement et de manière ciblée.
Différents intérêts se contredisent-ils ?
  • La promotion des auxiliaires de culture et de la biodiversité se complètent : les bosquets et un enherbement diversifié du vignoble avec une offre permanente de fleurs favorisent les auxiliaires, ce qui augmente également la biodiversité.
  • L'exigence d'un enherbement complet pour protéger le sol est en contradiction avec la valeur idéale pour de nombreux animaux d'environ 50% de couverture du sol. Afin de répondre au mieux à ces deux préoccupations, il convient de maintenir ouverts partout le cavaillon (zone sous les ceps) et, dans le cadre de programmes ciblés de conservation des espèces, les interlignes (un projet de plusieurs cantons est en cours depuis quelques années).
Comment entretenir un vignoble à haute valeur écologique ?
  • Fauche alternée et par secteurs, évacuation du produit de la coupe.
  • Entretien optimal des éléments structurants.
  • Sarcler ou bêcher régulièrement les surfaces de sol nu.
Comment promouvoir les espèces rares des vignobles ?
  • En général : augmenter la diversité en structures.
  • Les plantes à bulbes printanières ont besoin de sol ouvert, d’un entretien adapté et d'être ménagées pendant leur période de végétation.
  • Les oiseaux dépendent d’une végétation clairsemée.
Où faut-il agir en priorité ?
  • Diminution significative de l’utilisation de produits phytosanitaires.
  • Augmentation de la viticulture biologique.
  • Agrandissement significatif des surfaces de promotion de la biodiversité (SPB).

Introduction

La culture de la vigne et la fabrication du vin étaient déjà des techniques répandues dans toutes les civilisations antiques du Proche-Orient et de l'Asie centrale. Depuis le bassin méditerranéen, la viticulture s'est étendue vers le nord à l'époque romaine. Au Moyen Age, la viticulture a connu sa plus grande période d'expansion en Europe centrale, en raison du climat optimal qui y régnait . Les Grecs ont également joué un rôle important dans sa diffusion, probablement avant les Romains. Au 19ème siècle, le phylloxéra a été importé des États-Unis et a provoqué une rupture dans la culture de la vigne en Europe au tournant du siècle. Les vignobles européens ont été presque entièrement décimés en l'espace de 30 ans. De nouvelles méthodes de greffage de porte-greffes résistants ont permis de contrer le parasite et la viticulture a ainsi connu un nouvel élan en Europe après la Seconde Guerre mondiale.

Les vignobles, surtout ceux d’autrefois, riches en structures, étaient des habitats très précieux et riches en espèces. Ils faisaient partie des complexes d’habitats les plus riches en espèces de notre paysage cultivé. Des restes de cette diversité d’autrefois sont encore présents . Le rapport sur le besoin en surfaces du Forum biodiversité (Guntern et al. 2013) retrace en chiffres l’évolution des surfaces de vignobles pour toute la Suisse. En 1850, les vignobles couvraient une surface de 27'000 ha (estimation). Jusqu’en 2011, cette surface a été réduite à 14'920 ha . Une grande diversité a également été perdue par la transformation des vignobles en vue d’une exploitation mécanisée.

En Suisse, les régions viticoles jouent un rôle important dans le paysage cultivé et pour la promotion de la biodiversité, car elles se trouvent principalement sur des stations sèches, ensoleillées et chaudes, exposées au sud, qui sont aussi volontiers colonisées par des espèces animales et végétales rares.

En Suisse, on distingue six régions viticoles (Valais, Vaud, Genève, région des Trois-Lacs, Suisse alémanique et Tessin) . En 2021, 2244 ha étaient cultivés biologiquement. Cela correspond à 16,6% de la surface viticole suisse, soit presque 10 fois plus qu'au début du millénaire.

Ces 30 dernières années, l'exploitation est certes devenue plus écologique, mais de nombreux vignobles sont encore exploités de manière très intensive (voir chap. « Surfaces de promotion de la biodiversité »). Il existe donc un grand potentiel de revalorisation (voir chap. « Conservation, promotion, entretien et revalorisation »).

AK 04571 96 dpi.jpg
Paysage cultivé diversifié avec vignobles en terrasse près d’Esch (VS).

Notions d’écologie utiles pour la pratique

Les vignobles se distinguent de la plupart des autres surfaces agricoles par leur exposition et leur situation en pente, avec leur climat exceptionnellement chaud et leur grand ensoleillement. Les vignobles richement structurés font partie des habitats les plus diversifiés du paysage agricole. Grâce à la sécheresse et à la chaleur, ainsi qu'aux structures souvent présentes, par exemple les murs en pierres sèches, ils abritent de nombreuses espèces animales et végétales différentes, souvent rares.

En Suisse, on distingue principalement deux types d'installations, les vignobles en terrasse et les vignobles en terrain moins pentu, plus mécanisés. Les vignobles sont composés de différentes zones, utilisées à des degrés assez divers : les ceps, le cavaillon (sous-étage des ceps), les interlignes, les talus des terrasses et les tournières. Dans la partie exploitée du vignoble, les talus, les interlignes et le cavaillon servent d'habitats. Les autres éléments structurels du vignoble et de ses environs sont au moins aussi importants du point de vue écologique. Ainsi, les chemins, les haies, les talus et les murs offrent des abris, des sites de nidification et de la nourriture à de nombreux insectes, oiseaux et reptiles . Pour la biodiversité, un vignoble est intéressant en tant que mosaïque de ces différents éléments d'habitat.

Galerie Rebbergtyp 96 dpi.png
Vignoble facile d’accès, mécanisé, et vignoble en terrasse.


Eléments d’habitat dans ou adjacent aux vignobles
  • Murs de pierres sèches : dans les paysages en terrasse, il y a plusieurs kilomètres de murs de pierres sèches par km2, dans des cas extrêmes, comme dans les vignobles en Valais ou dans le canton de Vaud, jusqu’à 2 km/ha (Guntern et al. 2013) ; autres murs
  • Tas d’épierrage, niches pierreuses, rochers, dalles en pierre, escaliers
  • Arbres isolés, buissons, groupes d’arbustes, haies, bosquets
  • Prairies maigres, talus exploités extensivement
  • Sol nu et surfaces rudérales, niches d’érosion
  • Tas de branches et de produit de coupe, bois mort
  • Tas de ceps et de bûches
  • Etangs, mares et ruisseaux
  • Ourlets, lisières de forêt
  • Cabanes de vigne en tant que sites d’accrochage de nichoirs spécialisés, p. ex. pour la Huppe fasciée ou le Rougequeue à front blanc


Galerie Strukturen 96 dpi.png
Un vignoble à haute valeur écologique est riche en éléments structurels anciens ou nouvellement mis en place.

Promouvoir les auxiliaires

Selon Boller et al (2004), la chaîne alimentaire du vignoble d’Europe centrale a été étudiée en détail. Comme dans tous les écosystèmes, elle se compose, au premier niveau trophique, des plantes, suivies des herbivores (phytophages ; du point de vue du viticulteur, les ravageurs) et des carnivores (auxiliaires). Un réseau alimentaire fonctionnel doit être construit à partir de la base. On peut en déduire qu'une flore diversifiée entraîne généralement une faune diversifiée, particulièrement intéressante en ce qui concerne les auxiliaires

Les infrastructures écologiques du vignoble et en particulier les haies jouent, avec l'enherbement du vignoble, un rôle important dans la promotion des auxiliaires. Les haies composées de Ronces communes, de Noisetiers et de Chèvrefeuilles des haies abritent les principaux auxiliaires tels que des Gamasina (acariens prédateurs) et des Mymaridés (parasitoïdes des œufs de cicadelles), et servent de sources pour leur propagation dans le vignoble. Les rosiers sauvages sont des lieux d'hivernage pour les Mymaridés.

Boller et al. (2004) ont compilé une liste d’arbustes pour les haies avec leur signification pour les acariens prédateurs importants en viticulture. Selon cette liste, les essences suivantes sont particulièrement importantes dans les régions étudiées du nord-ouest et du nord de la Suisse (voir aussi liste des essences en rapport avec la Drosophile du cerisier).

  • Cornouiller sanguin (Cornus sanguinea)
  • Noisetier (Corylus avellana)
  • Chèvrefeuille des haies (Lonicera xylosteum)
  • Ronce commune (Rubus fruticosus)
  • Ormes (Ulmus spp.)

Les auxiliaires les plus importants, les acariens prédateurs, chez nous surtout l’espèce Typhlodromus pyri, ainsi que divers parasitoïdes) se nourrissent de nectar, pollen et miellat au printemps. C’est seulement en été qu’ils deviennent de plus en plus des prédateurs. Au printemps, la nourriture est fournie par les glandes perlées de la vigne et le pollen transporté par le vent en provenance de différents arbres et arbustes. Au début de l’été, c’est la végétation herbacée des vignes qui prend le relais. Les Mymaridés (guêpes naines), les principaux parasitoïdes des œufs de la Cicadelle verte de la vigne (Empoasca vitis), se nourrissent au printemps du pollen de rosiers sauvages, de Noisetier, de Ronce commune et d’Epine noire. Ils forment les premières populations sur les arbustes lorsqu'il n'y a pas encore d'œufs de cicadelles. L’enherbement devrait donc offrir une floraison permanente, afin de pourvoir continuellement en nourriture les auxiliaires. La flore de l’enherbement devrait pouvoir se développer sans perturbations dues à la fauche, à l’épandage de produits phytosanitaires et à la récolte.

Une immigration continue d'auxiliaires dans le vignoble semble d'autant plus probable que ce dernier est attractif et donc compétitif en termes d'offre florale.

En cas de besoin, les parasitoïdes trouvent des hôtes de remplacement en particulier sur la Carotte sauvage, la Marjolaine, le Gaillet commun, l’Herbe aux goutteux, le Lamier tacheté et l’Ortie dioïque.

La plus grande diversité botanique dans l’enherbement permanent des vignobles peut être atteint dans les vignobles en terrasse (optimum de précipitations entre 700 et 1000 mm par an). La plus grande diversité faunistique se développe en présence d’une grande diversité floristique des vignobles. Elle est en outre favorisée par la structuration en petites parcelles et par des environs diversifiés, riches en haies, bordures herbacées et prairies maigres .

La diversité botanique des vignobles mécanisés n’a pas le potentiel des vignobles en terrasse, mais peut tout de même être améliorée (voir chap. « Promotion des habitats à haute valeur écologique »).

L’enherbement des vignobles a également des effets positifs contre l’érosion, la chlorose, le dessèchement de la rafle, la pourriture grise, le lessivage des nitrates et contribue à la conservation et à l’amélioration des sols.

En raison des différents modes d'exploitation, il existe de grandes différences dans les peuplements végétaux (nombre d'espèces) entre les interlignes, les rangées de vignes et la sous-strate dans les rangées. Nombres d’espèces dans les vignobles du nord-est de la Suisse (valeurs typiques d’environ 70 recensements de vignobles)  :

  • Talus (prairie extensive) : 30 à 100 espèces
  • Interlignes (gazon avec paillage) ou prairie grasse : 20 à 30 espèces
  • Cavaillon : 20 à 30 espèces
Bluehstreifen zg 96 dpi.jpg
Les interlignes avec une offre continue en fleurs favorisent les auxiliaires et la biodiversité.

Les types d’habitats des vignobles

Selon Delarze et al. (2015), on trouve fréquemment la « Végétation adventice des sols argileux calcaires » (Fumario-Euphorbion, unité 8.2.3.2) dans les vignobles. Cette unité de végétation est principalement caractérisée par les géophytes printanières (voir chapitre suivant) en association avec des plantes annuelles estivales. L’unité a son optimum sur des terrains ensoleillés et chauds, occasionnellement soumis à des périodes de sécheresse, sarclés plusieurs fois par année et régulièrement amendés. Selon la Liste rouge des habitat, l’unité est menacée (statut VU) . Les annuelles estivales sont sensibles à l’utilisation d’herbicides. Une cinquantaine d’espèces de plantes peuvent être attribuées à cet habitat.

Dans les sites chauds du Valais, du Tessin et de la région lémanique, on peut également trouver dans les vignobles la « Végétation adventice des sols légers calcaires » (Eragrostion 8.2.3.4). Elle a besoin de sols meubles et perméables.

La fauche régulière des talus peut conduire au développement de différents types de prairies sèches (prairies à fromental jusqu’à pelouses (mi-)sèches, voir article Milieux prairiaux.

Diversité des espèces dans le vignoble

Les vignobles sont riches en espèces ou ont un grand potentiel pour l'être. Dans un vignoble en terrasse de 2 hectares entouré de buissons et de forêts en Suisse orientale, 2000 à 3000 espèces d'arthropodes ont par exemple été recensées. Sur la liste des objectifs environnementaux pour l’agriculture (OEA) figurent 152 espèces des vignobles. La liste des espèces prioritaires au niveau national contient 164 espèces pour les habitats pépinières, vergers et vignobles (il n’existe pas de liste séparée pour les vignobles).

Les plantes caractéristiques des vignobles sont les géophytes printanières. Elles ont été favorisées pendant des décennies par le sarclage régulier du sol. Les problèmes que pose l'enherbement à ces « attractions du vignoble » et les moyens de les favoriser sont abordés dans le chapitre « Promotion des espèces rares ».

Il existe quelques oiseaux caractéristiques des vignobles parmi lesquels la Huppe fasciée, le Bruant zizi, le Torcol fourmilier, le Rougequeue à front blanc, le Bruant ortolan ou encore l’Alouette lulu . La diversité structurelle des vignobles est importante pour nombre de ces espèces. Ainsi, pour plusieurs oiseaux nicheurs insectivores, il est important de disposer d'une mosaïque de sol nu et de végétation herbacée. Selon l'espèce, une proportion de 40 à 70% de sol nu est optimale . Le rapport « Opérationnalisation des objectifs environnementaux pour l’agriculture » indique que la région du sud-ouest du Plateau, de Genève et de Vaud porte une responsabilité particulièrement élevée pour les espèces caractéristiques. On trouve dans cette région presque toutes les espèces OEA typiques des vignobles.

D’autres groupes caractéristiques sont les reptiles (p. ex. Lézard agile, Lézard vert, Coronelle lisse, Vipère aspic), les abeilles sauvages, les papillons et les orthoptères.

Informations complémentaires :

Lullula arborea 2, Boomleeuwerik, Saxifraga-Kees van Berkel zu 96 dpi.jpg
Les vignobles sont l’habitat principal de l’Alouette lulu en Suisse.

Exigences des espèces Les exigences en matière de sol nu des espèces rares, notamment des géophytes printanières et des oiseaux, s'opposent à un enherbement généralisé du vignoble. Selon Arn et al. (1997), il faudrait renoncer à un enherbement permanent de toute la surface du vignoble afin de préserver les espèces végétales caractéristiques. Ils recommandent de maintenir une partie ouverte en alternance . La fiche d’Agridea (2014) recommande également d'adapter la gestion au rythme des géophytes à bulbe. Le chapitre « Conservation, promotion, entretien et revalorisation » traite de la manière de conserver et de promouvoir la richesse en espèces des vignobles.


Ce qui rend un vignoble riche en espèces
  • Diversité des structures et des habitats
  • Proportion la plus grande possible de surfaces exploitées extensivement dans les vignobles et aux alentours
  • Offre continue en fleurs
  • Couverture végétale du sol sur environ la moitié du vignoble, surfaces rudérales, sol nu
  • Travail différencié du sol
  • Exploitation alternée des interlignes, des talus et des prairies
  • Entretien ciblé pour les espèces rares, p. ex. les plantes à bulbe printanières


Surfaces de promotion de la biodiversité (SPB ; QI und QII)

Les vignobles sont considérés comme cultures spéciales, le minimum requis pour les SPB est donc de 3.5%. Les conditions pour les « Surfaces viticoles présentant une biodiversité naturelle », niveau de qualité I, sont décrites dans la brochure « Promotion de la biodiversité dans l’exploitation agricole ». Elles comprennent notamment des indications sur la fertilisation, la protection des plantes, l’entretien et le travail du sol. La fiche pour le niveau de qualité II (QII) informe sur les exigences en matière de flore et de structures pour la surface viticole et explique le procédé à appliquer pour l’évaluation des vignobles. La part de surface viticole avec QI s'élève à 25%, celle avec QII à 10%.

Liens:

Conservation, promotion, entretien et revalorisation

Les vignobles offrent un grand potentiel en ce qui concerne la promotion de la biodiversité (voir chapitre « Notions d’écologie utiles pour la pratique »). Celui-ci pourrait être nettement mieux exploité que ce n'est le cas actuellement, par :

  • Augmentation de la proportion des SPB (état actuel voir chapitre « Introduction »).
  • Augmentation de la proportion en production biologique (état actuel voir chap. « Introduction »).
  • Réduire significativement l’emploi de produits phytosanitaires, éviter les insecticides et les acaricides. Ne pas porter atteinte aux surfaces à haute valeur écologique avec des produits phytosanitaires.
  • Promotion des cépages « PIWI » (abréviation allemande désignant les cépages tolérants ou résistants aux maladies) qui en raison de leur résistance aux maladies cryptogamiques typiques ne doivent pratiquement pas être traités, que ce soit en culture biologique ou conventionnelle.
  • Conserver et créer une diversité des structures et des habitats dans et autour des vignobles.
  • Prise en compte et promotion ciblée des valeurs écologiques présentes.
  • Entretien adapté, veiller notamment à une offre continue en fleurs (voir chapitre « Diversité des espèces dans le vignoble »).


Produits phytosanitaires

De nombreuses sources mentionnent les grandes quantités de produits phytosanitaires utilisées en viticulture : La biodiversité sur l’exploitation agricole : «…on y utilise de nombreux produits phytosanitaires.»

  • Guntern et al. 2013 : Contamination des nappes phréatiques par l’emploi de pesticides dans les vignobles.
  • Magazine Pro Natura, 5/2018 : A l'exception de la culture des fruits à pépins, la viticulture conventionnelle est la seule à utiliser des quantités de pesticides aussi importantes.


Fiche Agridea :


Mesures écologiques générales

Protection des plantes

  • Réduire les produits phytosanitaires (voir ci-dessus)
  • Epargner les organismes non ciblés tels que les Gamasina, les abeilles et les parasitoïdes/prédateurs

Fertilisation

  • Aussi peu que nécessaire. Moins l'apport d'azote est important, plus c’est favorable à la diversité de la flore (fertilisation ciblée uniquement au pied des ceps ; correspond à la prescription pour QI).

Auxiliaires

Promotion des habitats à haute valeur écologique

La grande importance de la diversité en habitats et en structures dans les vignobles pour favoriser les auxiliaires est décrite dans le chapitre « Notions d’écologie utiles pour la pratique ». Ci-dessous, les différents habitats sont décrits par mots-clés et des liens vers des informations complémentaires sont fournis.

Végétation ligneuse (haies/bosquets, arbustes et buissons, arbres isolés)

Structures en pierre (murs en pierres sèches, escaliers, rochers, dalles de pierre, niches pierreuses et murgiers)

  • Entretenir aussi peu que nécessaire, laisser au moins partiellement un ourlet autour de la structure pendant l’hiver. Enlever régulièrement les ligneux. Pour des informations détaillées sur l’entretien, voir article sur les petits biotopes.
  • De petits murgiers peuvent être intégrés sous les ceps. Dans l’idéal, ceci est planifié et réalisé au moment de la plantation des vignes. Le murgier diminue l’entretien nécessaire du cavaillon et offre des structures au sein même du vignoble.
  • Des cavités de nidification pour la Huppe fasciée (en allemand) peuvent être intégrées dans les murs en pierres sèches et les remblais des terrasses (remarque : consulter au préalable un spécialiste pour clarifier la probabilité d’une nidification de huppe sur le site).

Prairies et surfaces rudérales (surfaces ouvertes et semi-ouvertes)

Jachères florales et bandes fleuries pour auxiliaires

  • Semer des jachères florales dans les rangées de ceps vides

Structures en matériel organique

Niches d’érosion

  • Laisser les niches d’érosion ou mettre en place de façon ciblée des surfaces de sol nu pour les abeilles sauvages et les hyménoptères sphéciformes

Petits plans d’eau

  • Conserver les fossés, étangs et mares ou en créer. L’article sur les petits plans d’eau contient de nombreuses informations sur l’entretien et la création

Même les zones de circulation des vignobles et celles exploitées intensivement peuvent être entretenues de façon à favoriser la biodiversité. Leur gestion différenciée favorise la diversité.

Divers espaces

Interlignes

  • Fauche alternée dans une interligne sur deux. Laisser un intervalle de six semaines sur une même surface (correspond aux exigences QI). Hauteur de coupe 8 à 10 cm. Dans l’idéal, exporter le produit de la fauche.
  • Mettre en place des bandes fleuries pour favoriser les abeilles sauvages (les broyer avant l’épandage de produits phytosanitaires dangereux pour les abeilles)
  • La diversité végétale des interlignes dans les vignobles mécanisés diminue au cours de la succession. Après environ quatre ans, une végétation plus triviale, composée en grande partie de graminées, prédomine. Selon la pente du vignoble, il existe ici un conflit d'objectifs, car un bon tapis herbeux augmente la praticabilité et donc la sécurité des exploitants. La qualité peut être améliorée en bêchant tous les quatre ans. Ici aussi, l'objectif est d'obtenir une offre en fleurs continue et aussi diversifiée que possible par des herbacées vivaces (voir chap. « Notions d’écologie utiles pour la pratique »). Des essais de sursemis avec des graines de Rhinanthe velu (Rhinanthus alectorolophus) ont montré qu'il était possible de conserver des interlignes riches en espèces.
  • Dans le cadre du projet intercantonal (cantons AG, BL, BE, SH, ZH) sur les ressources naturelles « Förderung gefährdeter Flora in Rebbergen » (promotion de la flore menacée dans les vignobles), quelques fiches techniques ont été élaborées sur l'aménagement d’interlignes avec un sol nu pour favoriser les plantes à bulbes et d'allées fleuries pour favoriser les précieuses plantes des prairies :
  • Les fournisseurs suivants proposent des mélanges pour interlignes dans leur assortiment :

Tournière

  • Couverture du sol avec une végétation naturelle (prairie ou surface rudérale)
  • Pas de fertilisation
  • Pas d’herbicides

Végétation sous les ceps (cavaillon)

  • Fertilisation uniquement au pied des ceps (correspond à l’exigence pour la QI)
  • La gestion mécanique de la végétation du cavaillon favorise les plantes annuelles (flore sarclée)

Lien:

Knickhecke zg 96 dpi.jpg
Dans le vignoble, il existe différentes possibilités de revalorisation écologique, par exemple la plantation de bosquets, ...
Bau Trockenmauer 96 dpi.JPG
... la construction de murs en pierres sèches ou ...
Brache zg 96 dpi.jpg
...l'ensemencement de jachères florales dans les rangs de vigne vides.

Promotion des espèces rares

De nombreuses espèces du vignoble sont menacées et nécessitent des mesures de conservation et de promotion, en partie très urgentes (voir chap. « Diversité des espèces dans le vignoble » et listes des espèces prioritaires au niveau national et OEA). Selon les « Plans d’action pour les espèces prioritaires au niveau national » (2011), 249 espèces ont déjà disparu des habitats viticoles ou y sont menacées de disparition.

Les mesures suivantes sont proposées pour favoriser les espèces rares :

  • Mesures directes (conservation ciblée d’une ou de plusieurs espèces) :
    • Dans certains vignobles enherbés choisis, créer des surfaces de sol nu d’une certaine taille pour favoriser les espèces de cryptogames, de géophytes et d’oiseaux prioritaires au niveau national.
    • Créer des petits biotopes adaptés aux espèces prioritaires au niveau national qui sont présentes.
  • Mesures indirectes (au niveau de l’habitat)
    • Favoriser de manière générale les petits biotopes au sein des vignobles, par exemple les murs en pierres sèches, les murgiers, les niches d’érosion, les tas de branches, les bosquets et les ourlets.
    • Réduire encore davantage l’utilisation de pesticides.

Les mesures en faveur des espèces prioritaires au niveau national dans les vignobles sont particulièrement urgentes dans le Jura, dans les Alpes centrales occidentales et sur le versant sud des Alpes. Sur le Plateau, sur le versant nord des Alpes et dans les Alpes centrales orientales, l’urgence est moyenne. Quelques groupes d'espèces sont brièvement abordés ci-dessous.

Géophytes printanières

Par leur biologie, les géophytes à bulbe sont adaptées à l’exploitation traditionnelle du vignoble, dans laquelle le sol est maintenu ouvert en été par sarclage. A ce moment-là, les géophytes persistent dans le sol sous forme de bulbes. La période de végétation des géophytes printanières a lieu à la saison froide ! Les feuilles commencent à pousser en automne/hiver, la floraison se fait en mars ou avril et le cycle de végétation se termine en mai ou juin, selon les espèces. La photosynthèse est importante pour le stockage des réserves dans les bulbes après la floraison. La multiplication se fait surtout par les bulbes et seulement en partie par les graines. Le sarclage permet de déplacer les bulbes secondaires, essentiels à la multiplication et à la propagation, et de maintenir ouvert le sol pour ces plantes peu compétitives. Pour maintenir les populations, l'habitat doit être disponible à long terme.

Le recul des géophytes à bulbe est principalement dû aux modifications d'exploitation des dernières décennies (Brunner 2000). Les facteurs les plus importants ayant conduit au recul sont (Brunner et al. 2001) :

  • Endommagement des parties aériennes des plantes pendant la période de végétation par le fauchage, le paillage, l'utilisation d'herbicides ou le travail du sol.
  • Concurrence par une végétation dense, surtout des graminées
  • Destruction des bulbes par un travail trop fin du sol
  • Déplacement des bulbes à de trop grandes profondeurs par un travail du sol trop profond
  • Manque de dissémination dû à l'absence d’un sarclage délicat
  • Perte des bulbes par un travail du sol sur une grande surface (nouvelle plantation, terrassement)

Il en résulte différentes conséquences pour une gestion adaptée : pas d'intervention (fauche, utilisation d'herbicides ou travail du sol) dans le cavaillon après l’apparition des feuilles en automne et jusqu'à un mois et demi après le début de la floraison des plantes à bulbes. Un travail du sol devrait avoir lieu tous les 2 à 3 ans, avec une finesse et une profondeur appropriée.

Entretien des vignobles adapté à quelques espèces choisies de géophytes à bulbe (source : Arn et al. 1997) :

Etoile jaune velue (Gagea villosa) Muscari à grappe (Muscari racemosum) Dame d'onze heures (Ornithogalum umbellatum) Ail des vignes (Allium vineale)
Période de végétation Novembre à avril Septembre à début mai Fin octobre à fin mai +/- toute l’année
Phase de repos (interventions possibles) Mai à octobre Fin mai à août Juin à début octobre Juillet à août (toujours possible)
1ère date d’intervention Début mai Mi-mai à fin mai Début juin Toujours possible
Finesse du travail du sol (mottes) Fin à moyen Moyen Grossier Moyen
Fréquence du travail du sol Assez fréquemment (tous les 2 ans) Env. tous les 4 ans Env. tous les 4 ans Env. tous les 4 ans
Profondeur maximale du travail du sol 10 à 15 cm 10 à 15 cm 20 à 25 cm 20 à 25 cm

Les géophytes printanières sont favorisées dans le cadre d’un projet intercantonal (voir fiche d’information (en allemand)). Annoncez vos observations de plantes printanières à bulbes auprès du service cantonal de protection de la nature.

Galerie Geophyten 96 dpi.png
Exemples de plantes rares des vignobles : Tulipe sauvage (Tulipa sylvestris), Ail des vignes (Allium vineale), Muscari à grappe (Muscari racemosum), Etoile jaune velue (Gagea villosa)

Liens (portraits d’espèces ; exemples) :

Reptiles

Oiseaux

Comme indiqué dans le chap. « Diversité des espèces dans le vignoble »], une couverture végétale du sol d’environ 50% est idéale.

BirdLife Suisse mène un [projet de conservation des oiseaux rares des vignobles (Rougequeue à front banc, Torcol fourmilier, Bruant zizi, etc.) dans la Bündner Herrschaft (en allemand).

BirdLife Zurich s’engage depuis plus de 10 ans dans la [revalorisation écologique des vignobles et la promotion de la diversité des plantes et des animaux (en allemand).

Le montage correct des filets de vignes est un aspect important de protection des oiseaux. Voir article sur les oiseaux.

Wiedehopfhoehle M Kummli 96 dpi.JPG
Cavité de nidification pour la Huppe fasciée intégrée dans un mur en pierres sèches. Einflugloch = Trou d'entrée

Papillons diurnes

Projet en faveur de la très rare Mélitée des linaires.

Abeilles sauvages

La « Bienenfachstelle Kanton Zürich » (centre de compétences pour les abeilles du canton de Zurich) propose des informations sur la promotion des abeilles sauvages dans les vignobles (en allemand).

Menaces

Le plus grand problème pour la flore et la faune des vignobles est actuellement l’utilisation des pesticides (voir chap. « Conservation, promotion, entretien et revalorisation » Autres menaces :

  • Destruction des structures lors de réaménagements de vignobles (p. ex. pour l’exploitation mécanique), remaniements parcellaires, etc.
  • Intensification
  • Classement en zone à bâtir, constructions
  • Ravageurs, maladies
  • Développement de résistances par l’utilisation d’herbicides
  • Renonciation à la plantation d'arbustes pour la revalorisation écologique du vignoble par crainte d’attirer les ravageurs avec les arbustes et arbres à baies (oiseaux mangeant des baies, Drosophile du cerisier)
  • Néophytes, dont la Vergerette annuelle (Erigeron annuus)

Littérature

  • Agridea, 2014. Biodiversitätsförderung Qualitätsstufe II, von Rebflächen mit natürlicher Artenvielfalt gemäss Direktzahlungsverordnung (DZV) (Merkblatt Nr. 1191).
  • Agridea, 2022. Biodiversitätsförderung auf dem Landwirtschaftsbetrieb - Wegleitung (Merkblatt Nr. 1403).
  • Agrofutura, n.d. Ressourcenprojekt Förderung gefährdeter Flora in Rebbergen, Samenmischung für M2 Ansaaten im RP Reben.
  • Agrofutura, n.d. Ressourcenprojekt Förderung gefährdeter Flora in Rebbergen, Merkblatt Massnahme M2 – Ansaat ökologisch wertvoller Blumen.
  • Agrofutura, n.d. Ressourcenprojekt Förderung gefährdeter Flora in Rebbergen, Merkblatt Bewirtschaftung.
  • Argroscope Changins, Wädenswil ACW, n.d. Lebensraum Rebberg (No. 040).
  • Arlettaz, R., Maurer, M.L., Mosimann-Kampe, P., Nusslé, S., Abadi, F., Braunisch, V., Schaub, M., 2012. New vineyard cultivation practices create patchy ground vegetation, favouring Woodlarks. Journal of Ornithology 153, Seite 229-238.
  • Arn, D., 1996. Frühjahrs-Zwiebelgeophyten in Rebbergen der Nordostschweiz. (Diplomarbeit). ETH Zürich, Zürich.
  • Arn, D., Gigon, A., Gut, D., 1997a. Zwiebelgeophyten in Rebbergen der Nordostschweiz: Artenschutz und naturnaher Weinbau. Zeitschrift für Ökologie und Naturschutz 6, S. 65-74.
  • Arn, D., Gigon, A., Gut, D., 1997b. Bodenpflege-Massnahmen zur Erhaltung gefährdeter Zwiebelpflanzen in begrünten Rebbergen der Nordostschweiz. Schweizer Zeitschrift für Obst- und Weinbau 2/97, S. 40-42.
  • Boller, E.F., Häni, F., Poehling, H.-M., 2004. Ökologische Infrastrukturen. Ideenbuch zur funktionalen Biodiversität auf Betriebsebene. LBL Verlag, Lindau, Schweiz.
  • Brunner, A.-C., 2000. Erhaltung der Zweibelgeophyten in Rebbergen der Nordostschweiz (Diplomarbeit). ETH Zürich.
  • Brunner, A.-C., Gigon, A., Gut, D., 2001. Erhaltung und Förderung attraktiver Zwiebelpflanzen in Rebbergen der Nordostschweiz. Schweizerische Zeitschrift für Obst- und Weinbau 5, S. 102-105.
  • Bundesamt für Umwelt (BAFU), 2013a. Operationalisierung der Umweltziele Landwirtschaft, Bereich Ziel- und Leitarten, Lebensräume (OPAL) (No. 18), Art-Schriftenreihe.
  • Bundesamt für Umwelt (BAFU), 2013b. Aktionspläne für National Prioritäre Arten. Beilage zum Konzept Artenförderung Schweiz. Bundesamt für Umwelt (BAFU).
  • Christiansen, U., 2013. Nachhaltigkeit im Wingert, Möglichkeiten der Biodiversität im Weinbau.
  • Clavien, Y., Delabays, N., 2006. Inventaire floristique des vignes de Suisse romande : connaître la flore pour mieux la gérer. Revue suisse Vitic. Arboric. Hortic. 38 (6), 335–341.
  • Delarze, R., Gonseth, Y., Eggenberg, S., Vust, M., 2015. Lebensräume der Schweiz: Ökologie - Gefährdung - Kennarten, 3., vollst. überarb. Aufl. ed. Ott, Bern.
  • Delarze, R., Eggenberg, S., Steiger, P., Bergamini, A., Fivaz, F., Gonseth, Y., Guntern, J., Hofer, G., Sager, L., Stucki, P., 2016. Rote Liste der Lebensräume der Schweiz. Aktualisierte Kurzfassung zum technischen Bericht 2013 im Auftrag des Bundesamtes für Umwelt (BAFU). Bern.
  • Frey, B., Schudel, H., 2011. Bauanleitung Wiedehopfhöhle in Trockenmauer.
  • Graf, R., Jenny, M., Chevillat, V., Weidmann, G., Hagist, D., Pfiffner, L., 2016. Biodiversität auf dem Landwirtschaftsbetrieb – Ein Handbuch für die Praxis. Frick und Sempach.
  • Guntern, J., Lachat, T., Daniela, P., Fischer, M., 2013. Flächenbedarf für die Erhaltung der Biodiversität und der Ökosystemleistungen in der Schweiz. Forum Biodiversität Schweiz, Akademie der Naturwissenschaften (SCNAT), Bern.
  • Gut, D., Häfliger, B., 1995. Zwiebelpflanzen unserer Rebberge. Schweizer Zeitschrift für Obst- und Weinbau 131, S. 34-35.
  • Gut, D., 1997. Rebbergflora: Von der Unkrautbekämpfung zur Förderung der botanischen Vielfalt. Schweizerische Zeitschrift für Obst- und Weinbau 10, S. 248-251.
  • Hrsg: FiBL, Pfiffner, L., Müller, A., 2018. Wildbienen fördern – Erträge und Pflanzenvielfalt sichern.
  • Kestenholz, M., 1999. Rebberge als Lebensräume für Vögel. Schweizer Zeitschrift für Obst- und Weinbau 15/99, S. 365-367.
  • Kieninger, P., Winter, S., n.d. Phytodiversität im Weinbau - naturschutzfachliche Analyse von Bewirtschaftungsmaßnahmen und Weiterentwicklung von ÖPUL-Maßnahmen.
  • Konold, W., 1999. Handbuch Naturschutz und Landschaftspflege: Kompendium zu Schutz und Entwicklung von Lebensräumen und Landschaften. Wiley-VCH, Weinheim.
  • Kuhn, U., Meier, C., Nievergelt, B., Pfaendler, U., 1992. Naturschutz-Gesamtkonzept: für den Kanton Zürich: Entwurf im Auftrag des Regierungsrates. Kanton Zürich, Amt für Raumplanung, Zürich.
  • Linder, C., Kehrli, P., 2021. Schutz der Rebberge mit Rücksichtnahme auf Vögel und andere Tiere (Merkblatt No. Nr. 132). Agroscope Reckenholz-Tänikon ART.
  • Naturnetz Pfannenstil, n.d. Trockenmauern zur Reptilienförderung.
  • Naturnetz Pfannenstil, Quadra, n.d. Erhebung der Strukturelemente für die Vernetzung in „Rebflächen mit natürlicher Artenvielfalt“.
  • Pfiffner, L., unbekannt. Biodiversität im Rebberg: Möglichkeiten und Ansätze der ökologischen Aufwertung (Präsentation).
  • Schaad, M., 2011. Vögel der Rebberge (Merkblatt).
  • Schaub, M., Martinez, N., Tagmann-Ioset, A., Weisshaupt, N., Maurer, M.L., Reichlin, T.S., Abadi, F., Zbinden, N., Jenni, L., Arlettaz, R., 2010. Patches of bare ground as a staple commodity for declining ground-foraging insectivorous farmland birds. PLoS One 5, e13115. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0013115
  • Spaar, R., Ayé, R., Zbinden, N., Rehsteiner, U., 2012. Elemente für Artenförderungsprogramme Vögel Schweiz – Update 2011.
  • Steidl, I., Ringler, A., 1997. Landschaftspflegekonzept Bayern - Band II.11; Lebensraumtyp Agrotope (1. Teilband) - Raine, Ranken, Hohlwege, Weinbergsmauern, Steinriegel usw. - Publikationsshop der Bayerischen Staatsregierung. München.